jeudi 11 juin 2009

Rions avec la ministre de la communication.

Notre ministre de la culture et de la communication n'aura pas fait honte à sa fonction. Enfin, elle fait au moins honneur à sa fonction en ce qui concerne la communication.

Déjà notre ministre de choc a pris une déculottée sur les libertés fondamentales. Elle n'a cessé de clamer à qui voulait bien l'entendre que l'amendement 138/46 du paquet télécom ne la dérangeait pas parce qu'Internet ne peut pas être considéré comme un droit fondamental et qu'il faut vraiment être tordu pour penser ça. Sous entendu : c'est un argument fallacieux présenté uniquement parce que cet argument permet de s'opposer à la loi, pas parce qu'il a du sens.

Et PAF le conseil constitutionnel dit exactement le contraire.
« Internet est une composante de la liberté d'expression et de consommation »

Premier revers pour la ministre.

Deuxième revers : Comme Internet est un droit fondamental, on ne peux pas en priver arbitrairement les citoyens. Il faudra donc passer par un juge préalablement à toute déconnexion. C'est donc la fin du traitement de masse, l'échec d'HADOPI comme il était imaginé.

Que croyez vous qu'il arrivât ? Si vous caressiez l'espoir notre ministre préférée puisse faire amende honorable, en tout humilité, alors arrêtez tout de suite de rêver, il ne faut pas y compter. Elle ose tout. Les fans d'Audiard penseront certainement que c'est à ça qu'on la reconnait.

Le Conseil Constitutionnel a fait écrouler tout le château de cartes HADOPI, mais Christine est toujours satisfaite : Il ne manque pas une carte dans le tas qui résulte de la démolition du château. C'est presque une victoire.

Christine Albanel se félicite que le principe d’un dispositif pédagogique de prévention du piratage ait été validé par le Conseil constitutionnel. Il s’agit d’une avancée capitale dans la lutte qu’elle entend continuer à mener contre le pillage des droits des créateurs et en faveur d’un Internet civilisé.


Muriel Marland-Militello, la députée qui défend le droit d'auteur au Parlement et le spolie sur son blog, confirme cette analyse :
« Je tiens à rappeller(sic) que le but du législateur n’était pas de suspendre les abonnements des internautes mais bien de les dissuader de pirater les oeuvres(re-sic) après deux avertissements, dans le souci de dépénaliser le piratage. »


Il est certain que les e-mails sans sanction vont être efficace pour dissuader les téléchargeurs.
« Monsieur, vous avez été pris par notre radar en train de commettre un excès de vitesse. Veuillez avoir l'amabilité de ne pas recommencer, sans quoi nous vous enverrons un second e-mail, puis un troisième etc. Au bout de 15 e-mails vous recevrez un blâme et au bout de 3 blâmes, vous perdrez toute notre considération »

On en tremble d'avance !

Photo Ombrosoparacloucycle


Il semble qu'à force de fréquenter les cinéastes du XXe siècle, nos amis politiques aient quelques peu perdu prise avec la réalité. Ils doivent vivre dans un monde virtuel dans lequel ils leur est possible d'imaginer leurs défaites comme étant des victoires.

Dans ce monde fantastique qui est le sien, Christine Albanel pensait donner naissance à un magnifique papillon. Jusqu'à l'étape de le chrysalide, tout c'est bien passé. Mais il se trouve que le papillon ne pourra jamais voler. Ce ne sera rien d'autre qu'une chenille avec de grandes ailles.

D'accord ce sera un papillon extrêmement lent, qui sera vulnérable aux prédateurs, qui sera gêné par ses ailles inutiles et qui éprouvera les plus grandes difficultés à se nourrir. Mais l'important c'est que ça ressemble à un papillon. Et ça pour Christine, c'est l'essentiel.

Ne change pas Christine, on t'aime.

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